Longtemps éclipsés par les Fables, les Contes ont pourtant valu à La Fontaine son premier succès, en 1664-1665. Il en écrivit environ 70, durant une vingtaine d’années. Loin de n’être que d’innocents contes de fées, ces récits reprennent la matière médiévale des fabliaux en présentant maris trompés, femmes délurées et ecclésiastiques paillards – mais dans une langue toujours élégante, quoique malicieusement suggestive. Cette conférence présentera cette œuvre singulière, en la réinscrivant dans la tradition littéraire qu’elle reprend et transforme. Pourquoi, malgré l’audace du propos, ne peut-on pas vraiment parler de « contes libertins » ? Comment la prise en compte du contexte des années 1660, avec ses fêtes et ses salons où La Fontaine croisait des lectrices complices (comme Mme de Sévigné ou la duchesse de Bouillon), permet-elle de mieux comprendre ces récits déroutants ?

La Haute-Marne, département peu peuplé, compte paradoxalement un nombre impressionnant d'écrivains qui depuis le moyen-âge, ont produit des œuvres. Certains ont même marqué durablement notre histoire littéraire, française et même au-delà de nos frontières. Cette conférence se propose d'une part, de donner rapidement quelques théories sur cette profusion à partir de faits historiques. D'autre part, elle présente dix de ces  célébrités (écrivains et éditeurs)  et explique en quoi ils ont marqué notre patrimoine : Colin Muset, Jean de Joinville, Diderot, Voltaire et Émilie du Châtelet, les frères Goncourt, Gustave Dutailly, Charles de Gaulle, Bernard Dimey, les éditeurs Flammarion, Hatier et Nathan.

Avant la Révolution française, les atlas terriers permettaient aux seigneurs de connaitre l’étendue et les propriétaires de toutes les parcelles situées dans l’étendue de leur seigneurie, et ainsi de percevoir des redevances, à commencer par le cens, ancêtre de notre taxe foncière. A ces listes, dont les plus anciennes remontent au Moyen-âge, ont été très souvent ajoutés au 18e siècle de beaux plans à l’encre aquarellés permettant de localiser ces parcelles par rapport aux maisons, rivières et chemins. Ces plans fournissent aujourd’hui aux historiens de nombreuses informations sur l’organisation des terroirs, la répartition des cultures, la forme des villages et des réseaux de chemins de communications, ce qui fait tout leur intérêt, sans compter le plaisir des yeux que l’on prend à les regarder. Beaucoup ont malheureusement été détruits sous la Révolution, lors de cérémonies où les titres seigneuriaux étaient jetés au feu, pour bien marquer l’abrogation de ces taxes détestées. Quelques registres ont été cependant récupérés par les nouvelles municipalités pour établir le nouvel impôt foncier, en attendant la réalisation d’un cadastre officiel, qui n’interviendra dans la plupart des communes de l’Aisne que dans les années 1820 à 1840. Enfin, un nombre important de ces atlas terriers et autres plans de terroirs ont été conservés en mains privés, chez les possesseurs actuels des anciens domaines seigneuriaux, et parfois déposés dans des fonds publics, à commencer par les archives départementales, tel le chartrier du château de Condé-en-Brie. Un recensement de ces plans de seigneurie, aujourd’hui dispersés en de nombreux fonds, constituerait un outil très utile pour tous ceux qui s’intéressent au passé agraire de notre région. La communication de ce jour en est une ébauche.